Convention Internationale des Droits de l'Enfant : 30 ans pour quels résultats ?
Ce 20 novembre 2019 marque le 30e
anniversaire de la signature de la Convention Internationale des Droits de
l’Enfant (CIDE) par les Nations Unies.
Cette Convention est le premier document
international juridiquement contraignant. Cela signifie que, dans les textes, les
196 pays qui l’ont ratifiée s’engagent à respecter et à faire respecter l’ensemble
de ces droits.
Ainsi, la CIDE déclare que "tout
être humain de moins de 18 ans" doit être considéré comme une
personne à part entière dont « l'intérêt supérieur » prime sur
celui des adultes et dont les droits fondamentaux sont les suivants :
. Le droit à une identité
. Le droit à la santé
. Le droit à l’éducation
. Le droit à l’égalité et au respect des différences
. Le droit de s’exprimer
. Le droit à la vie en famille
. Le droit d’être protégé de la violence
. Le droit d’être protégé de la guerre
. Le droit d’être protégé de la discrimination
En d’autres termes, les enfants ont
le droit d’aller à l’école, de s’instruire, d’être soignés, de vivre décemment
et dignement.
Mais qu’en est-il de la réalité ?
Des progrès indéniables en 30 ans…
L’Unicef vient de publier des éléments
encourageants :
Le taux mondial de mortalité des enfants de moins de 5 ans a baissé de près
de 60%.
La proportion d’enfants en âge d’aller à l’école primaire qui ne sont pas
scolarisés est passée de 18% à 8%.
Les principes directeurs de la Convention relative aux droits de l’enfant,
à savoir la non-discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit à la
vie, à la survie et au développement, et le droit à la protection, ont
influencé un grand nombre de constitutions, de législations, de politiques et
de pratiques à travers le monde.
…qui ne doivent pas occulter des
problématiques persistantes ou émergentes
Cette journée permet de rappeler que malheureusement,
les droits de l’enfant sont encore trop souvent bafoués et que leurs conditions de vie sont
très inégales selon les pays.
« Il n’y a pas de plus grande
menace pour les droits de l’enfant que les conflits armés », a affirmé Antonio
Guterres, chef de l’ONU. « Ces conflits amplifient tous les autres risques
auxquels les enfants sont déjà exposés ».
Enfants soldats, exploitation
sexuelle, travail dès le plus jeune âge, mariages forcés, naissances non
enregistrées… la situation dans certains territoires est alarmante. Même dans
les pays les plus riches dans lesquels les droits élémentaires sont le plus
souvent respectés, des lacunes demeurent. Y compris en France. Selon La
Défenseure des droits de l’enfant, « un enfant sur cinq vit dans une
situation de pauvreté, six cent mille sont mal logés, cent mille ne sont pas
scolarisés, des milliers ont peu ou mal accès aux soins. »
Pour autant, faut-il remettre en cause
la Convention des Droits de l’Enfant ? D’aucuns s’accordent à dire que
cela serait sans doute pire si elle n’existait pas et qu’elle a manifestement
contribué à des avancées. Il est essentiel de continuer à la défendre mais
aussi de faire connaitre son existence au plus grand nombre. Combien d’adultes
savent que cette convention existe ? Combien d’enfants savent qu’ils ont
des droits ? La pédagogie par le savoir a sans nul doute un rôle à jouer
dans les prises de conscience.
Une prise de conscience qui doit
également intégrer l’évolution du monde depuis 1989.
Réchauffement climatique,
vagues migratoires, technologies numériques… ont généré de nouvelles formes de
dangers et créé de nouveaux enjeux. La CIDE doit-elle prendre en compte ces
changements et y intégrer de nouveaux droits ? La question reste ouverte.
Cette journée est aussi l’occasion de
mettre en avant les progrès réalisés grâce aux actions des organisations et des
associations.
Car au-delà des contextes politiques
et économiques, ce sont bien elles qui, chaque jour, sont sur le terrain,
construisant des écoles, des puits, des dispensaires, accueillant les plus
démunis, les laissés-pour-compte, parfois même au péril de leur vie.
Ce 20 novembre est un hommage à leur
abnégation, à leur engagement sans relâche pour bâtir un monde meilleur.
En ce qui me concerne, je suis
heureuse d’avoir fait ma part de « colibri » grâce à de belles rencontres et à mon travail au sein de 3
associations.
Action Innocence France : préserver
la dignité des enfants sur Internet.
Face for children in need Egypt :
apporter un toit et de l’amour à ceux qui ont été abandonnés par la vie.
Sourire de Reda Maroc : aider les
jeunes en souffrance à retrouver un espoir qu’ils pensaient perdu et prévenir
les passages à l’acte.
Tant de
belles causes qui font écho à ce qu’écrivait Frederick Douglass en 1817 : «
It’s easier to build strong children than to repair broken men ». Une formulation toujours d’actualité qui nous rappelle
que rien n’est acquis mais que tout est possible… surtout avec des enfants en
devenir, ces enfants qui sont les citoyens de demain.
Véronique Fima
Réflexion Durable
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